Le microbiote intestinal

 

 

Le microbiote intestinal (anciennement appelé ''flore intestinale'') concerne l'ensemble des micro-organismes (bactéries (autour de 1000 espèces!) , virus, champignons, parasites) qui vivent en harmonie (symbiose) avec notre organisme. Il colonise notre tube digestif mais se situe très majoritairement au niveau de l'intestin grêle et  du colon. Il est principalement composé de bactéries (autour de 160 espèces pour un individu et pour un poids d'environ 1kg!). Précisons ici que l'utilisation du terme microbiote fait référence au microbiote intestinal exclusivement. En effet, notre corps comprend d'autres types de microbiotes (vaginal, pulmonaire, cutané, etc) mais ils ne seront pas abordés dans cet article.

Le microbiote du bébé commence à se constituer à la naissance lors de l'accouchement par les voies naturelles (ensemencent d'origines vaginale et fécale par la mère). En cas de césarienne, il est moins diversifié et pourrait favoriser plus tard certaines pathologies (1,2) mais il est aussi possible de l'améliorer notamment par le peau à peau, l'allaitement et d'autres approches (1,2) .

Sa croissance se poursuit et il arrive à maturité  entre 3 et 5 ans en fonction de divers facteurs (génétique, alimentation, environnement, etc.) puis sa composition a tendance ensuite à plutôt se stabiliser mais elle continuera à rester  influencer par l'alimentation, l'hygiène de vie, la prise d'antibiotiques (ou d'autres médicaments) , etc.

Chacun d'entre nous a son propre microbiote, c'est comme notre empreinte digitale!

 

 

Les rôles du microbiote

 

Ils sont nombreux et contribuent à un bon état de santé. Les principaux sont les suivants:

- La digestion et l'absorption des nutriments.

Il va ainsi permettre  la digestion de certaines fibres (impossible autrement) par la production d'enzymes spécifiques.

- La synthèse de certaines vitamines (B et K) et certains acides aminés (constituants des protéines)

- Le soutien de notre immunité par l'éducation de ce  système par les micro-organismes bénéfiques (bactéries commensales essentiellement) qui vont permettre aux cellules immunitaires intestinales (présentes dans l'épithélium (la paroi))  de distinguer  les substances pathogènes de celles qui sont inoffensives, processus important pour éviter les réactions allergiques. Le microbiote va aussi participer à la production de certaines cellules immunitaires et contribuer à l'intégrité de la barrière intestinale (''frontière'' au niveau de la paroi de l'intestin qui va contrôler le passage des nutriments et empêcher certains micro-organismes ou toxines de la franchir, quand celle-ci devient poreuse les ennuis commencent...)

 

 

Les effets sur la santé

 

  Au vu de l'ensemble des rôles du microbiote, vous ne serez pas surpris qu'en cas de dysbiose (déséquilibre du microbiote), votre bien-être physique et mental va être  altéré. Les principales conséquences seront les suivantes (attention  il ne s'agit pas ici d'affirmer que le microbiote est l'unique responsable de ces pathologies mais a minima qu'il pourrait y contribuer)

- Pathologies digestives : les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin: maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), syndrome de l'intestin irritable, la NASH (maladie du foie gras), le cancer digestif

- Troubles et pathologies métaboliques: plus de risque de diabète de type 2 et d'obésité (3)

- Troubles et pathologies neuropsychiatriques : troubles du spectre de l'autisme (4,5), schizophrénie (5), dépression et troubles de l'humeur (5), maladies neurodégénératives (6). Notons ici qu'il existe une relation étroite entre le microbiote et le  cerveau dénommé l'axe intestin-cerveau (7). Il fonctionne par une communication bidirectionnelle via le nerf vague et la circulation sanguine (molécules émises par l'intestin, hormones, neurotransmetteurs ...).

 - Syndrome de Fatigue chronique (8)

- Porosité de la paroi intestinale avec passage de substances toxiques pour l'organisme

- Immunité affaiblie avec plus de risques d'infections et de développement de maladies auto-immunes

 

 

Prendre soin de son microbiote

 

 Nous l'avons vu les conséquences d'une dysbiose sont nombreuses et pas très réjouissantes! Bonne nouvelle cependant, il peut en être tout autrement si vous faites attention à votre alimentation et votre hygiène de vie. Les conseils suivants vont vous aider à favoriser un bon microbiote:

- Eviter tous les aliments ultra-transformés pauvres en nutriments et en fibres mais riches en substances  indésirables! (édulcorants (notamment l'aspartame), colorants et autres additifs, également trop de sucre, de gras, de sel, etc.)

- Limiter la consommation de viande  et  de produits sucrés

- Privilégier les aliments d'origine biologique ou naturelle et riches en fibres (prébiotiques, nourriture des bonnes  bactéries): légumes, fruits (2 à 3/jour), céréales complètes, légumineuses, etc

- Favoriser les produits lacto-fermentés (présence de pré et probiotiques): chou, kéfir, olives, etc.

- Filtrer l'eau du robinet (présence de chlore et de pesticides)

- Eviter ou limiter la consommation d'alcool

- Eviter de fumer

- Penser aussi à la gestion de vos émotions

 

Vous trouverez plus d'information sur les conseils alimentaire dans l'article ''Bien manger, le choix santé''. Je vous renvoie aussi par l'aspect émotionnel à l'article ''le stress''

 

 

 

(1) https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/pediatrie/microbiome-chez-le-nouveau-ne-la-cesarienne-predispose-linflammation-intestinale

(2) https://www.allodocteurs.fr/grossesse-enfant-accouchement-cesarienne-comment-renforcer-le-microbiote-des-bebes-nes-par-cesarienne-23971.html

(3) https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1957255725000045

(4) https://www.youtube.com/watch?v=1OLhBxxg4Vk

(5) https://www.youtube.com/watch?v=YyiHo2Bfki8

(6) https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale/#-microbiote-et-maladies-neurod%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ratives-

(7) https://microbiome-foundation.org/axe-intestin-cerveau/
(8) https://www.psychomedia.qc.ca/syndrome-de-fatigue-chronique/2017-04-26/microbiote-distinctif-et-troubles-metaboliques